Les troubles bipolaires

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Les problèmes de santé mentale touchent les Canadiens des deux sexes, de tous âges, quels que soient leur culture, leur scolarité ou leurs niveaux de revenu. Les répercussions économiques et sociales de la maladie mentale touchent tout le monde dans notre pays, n’épargnant personne.

Nous avons tous des périodes de vie difficiles où nous sommes bouleversés par nos pensées ou nos émotions. Malgré tout, nous arrivons à poursuivre nos activités quotidiennes. Cependant, chez certaines personnes, des émotions intenses/incessantes et des schémas de pensées chaotiques et persistants créent des entraves considérables dans leur vie. Sans un traitement pour les aider à rétablir leur assise émotionnelle, elles continuent à se sentir submergées.

La maladie bipolaire : qu’est-ce que c’est ?

Autrefois appelé psychose maniaco-dépressive, le trouble bipolaire fait partie des troubles de l’humeur auxquels appartient également la dépression récurrente (ou trouble unipolaire). C’est une maladie qui dans sa forme la plus typique comporte deux phases : la phase maniaque et la phase dépressive. Entre les deux pôles, la personne qui souffre de trouble bipolaire, retrouve un état normal que l’on appelle « euthymie » ou « normothymie ».
La phase maniaque se définit comme un épisode d’excitation pathologique : le sujet qui en souffre est hyperactif et euphorique, inhabituellement volubile et fait de multiples projets. Il peut présenter divers troubles comportementaux, perdre toute inhibition ou engager des dépenses inconsidérées.
La phase dépressive est en quelque sorte le miroir de la phase maniaque : Le sujet présente des signes de grande tristesse, il est ralenti, il n’a le goût à rien et parfois il veut mourir. Les formes les plus sévères sont qualifiées de «mélancoliques». Le danger principal de cette maladie est le risque de suicide.
En France, le trouble bipolaire est sous-diagnostiqué. Il faut en moyenne 10 à 12 ans et quatre à cinq médecins différents avant qu’il ne soit nommé. De même, on estime que 40 % des gens dépressifs sont en réalité des bipolaires qui s'ignorent.
Aujourd'hui, on préfère le terme de trouble bipolaire à celui de psychose maniaco-dépressive. D'une part, parce que les formes cliniques sont en fait très diverses : Le terme de psychose maniaco-dépressive laisse penser que seules les formes où alternent des épisodes maniaques et des épisodes dépressifs sont prises en compte. D'autre part, parce que le terme de psychose renvoie à certaines théories explicatives mais correspond mal à l’observation purement descriptive de la maladie. Entre les accès, dans la plupart des cas le patient a une vie psychique et sociale tout à fait normale, ce qui est inhabituel dans les cas de maladies psychotiques chroniques.

Un peu d’histoire

On retrouve les premières traces de la manie et de la dépression au Vème siècle avant J-C à l’époque d’Hippocrate, premier à en établir une description qui soit parvenue jusqu’à nous : La transformation de la mélancolie (du grec « melas kholé » ou bile noire) en folie (« mania » en grec).
C’est seulement en 1854 que deux psychiatres français, Falret et Baillarger, indépendamment l’un de l’autre, regroupent ces deux états en une même maladie : « folie circulaire » pour le premier, « folie à double forme » pour le second.
Il faudra attendre 1899 pour qu’un médecin allemand, Kraepelin, décrive la conception moderne et actuelle de la maladie maniaco-dépressive (ou « folie maniaco-dépressive ») dont le nom sera véritablement énoncé pour la première fois en 1907 par Deny et Camus.
Dans les années 1960, on établit la distinction entre maladie bipolaire et maladie unipolaire dans laquelle ne surviennent que des épisodes dépressifs.
Au cours des deux dernières décennies les travaux de recherche se sont multipliés aboutissant à de nouvelles classifications internationales notamment la « classification internationale des maladies » (CIM ou ICD) et le « diagnostic and statistical manual of mental disorders » (DSM) aux Etats-Unis, et à de nouvelles dénominations (troubles bipolaires I, II, III). L’une des classifications les plus utilisées est le DSM IV qui figure en annexe.